Handicap mental ou handicap psychique?

Il existe une différence importante entre la notion de handicap mental et celle de handicap psychique. Bien que les deux puissent coexister, ils ne sont pas à confondre car cela ferait courir le risque de proposer un accompagnement inadapté aux besoins des personnes.

Le handicap mental est décrit par la CIM-10 (1) et la DSM IV-TR (2) comme une altération du développement, débutant avant 18 ans, avec une atteinte des fonctions cognitives, du langage, de la motricité et des capacités sociales associées à un retard mental (isolé ou couplé à un trouble psychique ou physique).
L’UNAPEI nous indique, quant à elle, que « la personne en situation de handicap mental éprouve des difficultés plus ou moins importantes de réflexion, de conceptualisation, de communication et de décision. Elle ne peut pas être soignée, mais son handicap peut être compensé par un environnement aménagé et un accompagnement humain, adaptés à son état et à sa situation. ».

Le handicap psychique est, quant à lui, la conséquence d’une maladie mentale. Comme le définit l’Unafam, la personne souffrant d’une maladie mentale est un individu « qui souffre de troubles d’origines diverses qui entachent son mode de comportement d’une façon momentanée ou durable et inégalement grave ».

Nous voyons donc bien que le handicap mental et le handicap psychique sont très différents. Il est possible de souffrir d’un handicap psychique (comme dans la psychose ou l’autisme) sans être porteur d’un handicap mental. Le handicap psychique, en n’affectant que la mise en œuvre des capacités intellectuelles, n’en altère pas leur qualité intrinsèque.
A l’inverse, une personne souffrant d’un handicap mental (par exemple suite à une anoxie néonatale) ne présentera pas nécessairement de handicap psychique. Les capacités intellectuelles peuvent être particulièrement réduites en fonction des dommages cérébraux, mais conserver un mode de fonctionnement efficient.

En résumé, le handicap mental touche à la possibilité des capacités intellectuelles, est incurable et relativement stable dans le temps. Le handicap psychique altère l’utilisation au quotidien des capacités intellectuelles intactes, peut être amélioré par des soins spécialisés et varie en fonction des périodes de vie des individus.
Dans les deux cas, cependant, le rôle de l’environnement est essentiel à prendre en compte pour pouvoir soit compenser le handicap (lorsqu’il est psychique), soit pour pouvoir réduire la vulnérabilité qu’il induit (handicap mental).

Bien entendu, il est possible d’être porteur de handicaps mentaux et psychiques associés. C’est le cas, par exemple, dans les pathologies autistiques associées à un retard mental (75% des situations d'autisme).

(1) La CIM-10 est la « Classification Internationale des Maladies » éditée par l’OMS.
(2) Le DSM IV-TR, en français « Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux, 4ème édition- Texte révisé » est le manuel américain de référence pour la sémiologie psychiatrique.